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A TOUS LES COLLÈGUES DE TOUTE L’ENTREPRISE !

Comme nous l’avions prévu, des bruits et des rumeurs parasites circulent dans tous les ateliers : « PSE », « PDV », « rupture conventionnelle collective », « c'est tel service qui va fermer… », « mais non c'est tel service… », « mais non c'est tel autre… », « c’est tant de salariés qui vont partir… » etc.

Attention Attention Attention !

Comme nous l’exprimons depuis des mois ne tombons pas dans le piège classique de la peur et du soulagement :

Peur/Soulagement est une technique classique éprouvée qui vient du Lean management : « faire peur au plus haut point, pour faire accepter ensuite quelque chose qui semble moins grave mais qui aurait pu paraitre inacceptable au départ ».

Les directions de tous les services vont donc utiliser les bonnes vieilles techniques qui ont déjà fait leurs preuves pour tétaniser de peur l’ensemble des salariés de l’entreprise.

Contrairement à une légende urbaine, "radio moquette" n'est pas la radio des salariés, c'est celle de la direction.

Petit guide de renforcement social, afin de ne pas tomber dans ce piège :

a) Une transformation d'entreprise, quelle que soit sa forme, ne se fait pas au dernier moment. Elle est pensée, détaillée, optimisée, depuis déjà plusieurs mois. Le

licencieur (que certains nomment employeur ?) est donc prêt, mais il est soumis à une stricte confidentialité avant toute annonce au Comité d’Entreprise.

Donc, toutes les directions qui en ce moment balancent soit des chiffres, soit des noms de services, et même pour certaines des noms de salariés, organisent ce que l’on appelle une intox ; et participent à la propagande de la peur.

b) Les directions proposent, les actionnaires décident. Avec les cabinets d'avocats sélectionnés pour le sale boulot.

Pourquoi ? Parce que même si la masse salariale est la variable sur laquelle l'entreprise jette toujours son dévolu, on ne sait jamais comment finit une négociation… Surtout si les salariés s’en mêlent et sont résolus à défendre leur emploi.

Mais pour les décideurs, le risque juridique est, lui, calculable. C'est avant tout ce risque-là qui est pesé et, notamment, qui est sécurisé par les banques (exactement comme pour les particuliers, mais heu... en pire). Ce risque est calculé sur l’hypothèse que personne ne défendra son emploi.

c) Les ordonnances de la macronie permettent aujourd'hui à l'employeur d'ouvrir le plus grand open bar d'Europe :

__ soit à travers un PSE : c'est-à-dire en mode licenciements avec, éventuellement, des accompagnements complémentaires ou, probablement… Rien du tout ; __ soit à travers une rupture conventionnelle collective : c'est-à-dire sur la base du "volontariat". Le volontariat bien sûr ! Volontaire pour perdre son emploi, volontaire pour rejoindre la cohorte des millions de privés d’emploi et de précaires, volontaire pour risquer l’avenir des siens ;

__ auxquels s’ajoutent tous les licenciements individuels dont les dossiers ont été patiemment construits au cours des années passées : plans d’accompagnement, convocations, entretiens individuels...

d) L'employeur a mille stratégies à sa disposition et cela ne sert à rien de jouer les oracles. De plus, il a un atout supplémentaire : ce sont les bruits de couloir. En effet, ceux-ci entretiennent l’illusion d’appartenir à un « projet ». Et c’est cette illusion qui permet de sonder la capacité d'acceptation des salariés à disparaître et à voir leur entreprise changer du tout au tout quel que soit le massacre social engendré. Ils appellent ça la « stabilité sociale ». Plus cynique y’a pas.

e) Nous sommes tous interdépendants, c’est pourquoi tout le monde est visé : toutes les restructurations qui auront lieu impacteront tout le monde, soit directement soit indirectement. Elles s’abattront sur tous les services et dégraderont toutes les conditions de travail. Tous les avenirs seront remis en question !

Une des armes du licencieur va être de nous diviser, de nous opposer les uns aux autres, syndiqué contre syndiqué, salarié contre salarié, service contre service, direction contre direction.

Une de nos résistances les plus efficaces sera donc notre capacité à nous solidariser en refusant ces macabres stratégies.

Votre syndicat Cgt sera présent dans chaque agence, chaque site et service pour faire le point sur les négociations ainsi que pour expliquer les résistances et les moyens de lutte que nous avons entre les mains pour imposer d’autres choix (pour les plus anciens, souvenons-nous du plan de licenciements de 2001 et comment la direction de l’époque avait dû fortement reculer).

Sous couvert d’un pseudo-réalisme, certains sont déjà dans l'acceptation, et tentent de vous obliger à valider leur réalité, leur dépit déguisé : « C’est mieux pour l’entreprise… » ; « on a besoin de ce changement… » ; « de toute façon il fallait bien faire quelque chose… ». Toujours les mêmes rengaines ! Tout cela on l’entend depuis des années. Et ça a changé quoi, à part pour les ex-dirigeants qui sont partis avec des sommes malsaines de plusieurs millions d’euros ? Ça a changé quoi pour les salariés ? Qui aujourd’hui peut décemment dire que c’est mieux qu’avant, pour l’entreprise comme pour les salariés ? Sérieusement ?! PERSONNE.

De restructuration en restructuration, notre entreprise s’affaiblit. Les conditions de travail se détériorent. Nos salaires stagnent, quand ils ne baissent pas. Les possibilités d’évolution n’existent plus. Et le nombre de salariés diminue au même rythme qu’augmentent les rémunérations des dirigeants successifs.

Nous avons donc deux options, c’est très simple :

- Soit nous acceptons la morbidité et la résignation. Et dans ces conditions nous n’avons plus qu’à nous dire au revoir les uns les autres. Mais nous repenserons à ce moment que nous n’aurons pas su saisir quand nous ferons la queue au Pôle Emploi demain dans le petit matin blême.

- Soit nous inversons la donne en reprenant la main car, tous, au fond de nous, nous savons que nous avons entre les mains un levier immense : la capacité à se bouger, à se mobiliser pour refuser toute idée de fatalité. Et nous avons la faculté de défendre par nous-mêmes, non seulement la sauvegarde et la consolidation de nos emplois mais aussi de nos conditions de travail qui doivent devenir plus dignes en regard de notre investissement personnel et collectif au quotidien.

Unis et déterminés nous pouvons sauver nos emplois et imposer d’autres stratégies d’entreprise.

« Ceux qui luttent ne sont pas sûr de gagner mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu » (Berthold Brecht)

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