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Réforme des retraites




MACRON ET LE GOUVERNEMENT NOUS ATTAQUENT TOUTES ET TOUS

Grâce aux mobilisations de décembre 2019 et janvier 2020, E. Macron n’a pas pu aller au bout de

sa réforme des retraites visant à la mise en place d’un système à point. Il n’abandonne pas et revient

avec une réforme paramétrique mais dont la finalité reste identique pour les travailleur·ses : travailler

plus pour gagner moins…

Comme en 2019, Il n’y a pas d’urgence à réformer. le gouvernement ne peut toujours pas défendre une

réforme en expliquant qu’elle viendrait sauver un système en déficit car comme en 2019, il n’y a pas

de problématique de financement à court et moyen terme selon toutes les projections existantes du

Conseil d’orientation des retraites (COR). Le système de retraite n’est pas déficitaire et a même montré

toute sa solidité à travers la crise du Covid-19,durant laquelle il n’y a eu aucune baisse de pension.

Il n’y a donc aucune urgence à réformer – sauf pour améliorer les droits des actuel·les et futur·es

retraité·es sur la base des propositions CGT.

Comme en 2019, l’objectif de cette réforme est simple : travailler toujours plus pour un niveau de pension en constante baisse. En 2019, le projet de système de retraite à points allait amener progressivement chaque salarié·e à reculer son départ à la retraite à 64, 65, 66 ans… la réforme actuelle, qui rentrerait en vigueur dès l’été 2023 selon E. Macron, imposerait de la même manière un report progressif de l’âge de départ à la retraite jusqu’à 65 ans (génération 1969).


REPOUSSER L’ÂGE DE DÉPART À LA RETRAITE :


c’est allonger la période de précarité comprise actuellement entre 58 et 62 ans durant laquelle

20 % des travailleur·ses sont exclu·es de l’emploi (chômage de longue durée, invalidité…) ;

• c’est augmenter le nombre de personnes au

chômage, malades, invalides… et déplacer les

besoins en financement de la retraite vers ces

autres risques (pour un euro en moins lié à la

réforme, cela fait 50 centimes en plus sur les

autres risques) ; c’est diminuer les chances d’arriver à la retraite

en bonne santé ;

• c’est, pour un grand nombre de travailleur·ses, la perspective de travailler plus longtemps

dans de mauvaises conditions, avec un impact sur leur santé en tant que salarié·es et futur·es

retraité·es ;

• c’est la remise en question du principe que la retraite est un deuxième temps de la vie. Les

travailleur·ses ont participé à la production, à la richesse du pays et ont droit à cette nouvelle

période de leur vie. Ce n’est pas parce qu’elles et ils ne produisent plus qu’elles et ils ne sont

plus utiles. Elles et ils participent à des associations, consomment… servent donc la société.

• c’est l’assurance d’avoir une retraite plus courte !

Comme en 2019 avec le système à points, le recul progressif de l’âge départ à la retraite

aurait pour conséquence une baisse des pensions en poussant de plus en plus de salarié·es à

partir sans avoir une carrière complète (quarantetrois ans de cotisation) ni une pension à taux plein.

Cette réforme, comme la précédente, ouvre la retraite aux systèmes par capitalisation reconnus

inégalitaires, coûteux et à risques.

Comme en 2019 avec le système à point, cette réforme est une remise en cause des départs anticipés

dans le cadre de la pénibilité en particulier. Pour le gouvernement, peu importe la pénibilité

du métier, l’usure professionnelle et leurs conséquences sur l’espérance de vie des travailleur·ses, il

faut à tout prix que tout le monde parte le plus tard possible à la retraite. C’est une des principales raisons

de l’acharnement de ce gouvernement comme du précédent à faire disparaître les régimes spéciaux

dont le système de retraite vient compenser la pénibilité des métiers par des départs anticipés.

Pour le gouvernement, la réponse à la pénibilité reste le compte de prévention professionnelle (C2P)

qui, comme son nom l’indique, n’est pas dédié à la retraite. Il s’agit d’un compte qui individualise les

droits des salarié·es avec comme premier objectif le reclassement professionnel et non des départs

anticipés. Très peu de salarié·es en bénéficient car les critères de pénibilité pour ouvrir un compte sont

excessivement réduits. Par exemple, la manutention de charges, les postures pénibles, les vibrations

mécaniques et les risques chimiques ne sont pas considérés comme des critères de pénibilités qui permettent d’ouvrir un compte !

Comme en 2019, il y a danger pour les éléments de solidarité, c’est-à-dire les périodes d’aléas de la

vie ou d’inactivités subies (maladie, maternité, invalidité, chômage) qui sont prises en compte dans le

système de retraite actuel. Sous couvert de créer de nouveaux droits qui ne sont pas, à ce jour, définis

par le gouvernement, la réforme remettrait en question par exemple la majoration de durée

d’assurance (MDA) qui permet d’acquérir huit trimestres par enfant, ce qui a un impact considérable

pour la carrière – en particulier pour les femmes.

POUR LA CGT IL FAUT SANS PLUS ATTENDRE :

• abandonner cette réforme ;

• un départ à la retraite dès 60 ans à taux plein ;

• des départs anticipés à 55 ans ou un trimestre de

départ anticipé par années d’exposition pour les

salarié·es exposé·es à des facteurs de pénibilité ;

• assurer un niveau de pension (taux de remplacement)

d’au moins 75 % du revenu d’activité pour

une carrière complète ;

• élever le minimum de pension au niveau du Smic

pour une carrière complète ;

• indexer les pensions sur l’évolution des salaires

et sur celle des prix ;

• prendre en compte les années d’études au

travers d’une validation des périodes de première

recherche d’emploi dès l’inscription à Pôle

emploi ;

• une politique volontariste d’égalité salariale

femmes-hommes, améliorant la retraite des

femmes et abondant les ressources des régimes.

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